Je vous propose de retrouver avec moi les lieux et demeures qui m'ont marqué et dont je garde un merveilleux souvenir.
Le choix est bien personnel puisqu'il concerne mes origines entre le Pays Basque et l'Alsace (et Lorraine) avec une certaine idéalisation bien pratique, j'en tire le meilleurs... l'émotion, la nostalgie, le rêve et la poésie, un esprit néo-romantique...
Ce blog est marqué par l'empreinte du poète Théophile Gautier que j'admire, d'où ce titre issu du "Souper des armures", symbole manifeste de ma manière de vivre le passé et notre patrimoine.
Bonne visite.

jeudi 5 août 2010

Délicate palmette pêchée dans un recoin de la Cathédrale de Tudella

Cathédrale Santa María de Tudela






La foi est la révélation de la volonté de Dieu. La foi est la substance des choses qu’on espère. Quand vous avez la foi, vous détenez la « matière » de la manifestation de la chose que vous avez demandée. La foi fait que, vous « possédez » la réponse à votre prière avant que cela n’arrive.

mercredi 19 mai 2010

Dans la cathédrale Santa Maria de Tudella, détail de retable.


"Annonciation" par Pedro Diaz de Oviedo & Diego de Aguila.

Peintre de retables, actif à la fin du XVème siècle en Aragon et Navarre, on sait peu de chose sur la vie de Diaz de Oviedo, ni sa naissance ni son décès mais on est sûr qu’il a peint entre 1487 et 1510 à Tudela, Huesca et Tarazona.

Son style est caractéristique du gothique hyspano-flaman teinté d’influences nordiques dont il a eu connaissance grâce aux estampes diffusées à cette époques dont certainement celles de Martin Schongauer.

Le retable conservé à la cathédrale de Tudella qui lui est attribué a été consacré le 11 juin 1494. Nous savons aussi qu’il a été rémunéré le 4 mai de la même année de une somme 8 florins et trois gros…. pour avoir argenté un pallium pour les rois de Navarre Jean d’Albret et Catalina de Foix.

Retable tardif....
La "Vierge Blanche". Elle date du XII ème siècle et mesure plus d' 1m90.

Toujours dans la Cathédrale....


























Sous ses ogives féodales
Il erre, éveillant les échos,
Et ses pas, sonnant sur les dalles,
Semblent suivis de pas égaux.

Théophile Gautier
Extrait du "Souper des Armures"










samedi 15 mai 2010

La ville de Fuenterrabia au Pays Basque espagnol, en face d'Hendaye.



Henri de Bourbon, 3ème Prince de Condé (1646-1686 )
portrait par un peintre anonyme, Musée Condé, Chantilly


Selon la tradition, Fuenterrabia a été fondée par le roi wisigoth Recaredo au 6ème siècle. Le nom de la ville semble mentionnée pour la première fois dans la charte de la ville du roi de Navarre Sancho el Sabio (le Sage) en 1150.

L’histoire de la ville est directement liée à sa situation géographique proche de la France avec les risques qui lui incombent d’être à la merci des mouvements politiques instables et par conséquent de se trouver en première ligne en cas de conflit. Cette exposition a façonné la ville et ses habitants : les « hondarribiko », protégés par de hautes murailles et par un énorme château rectangulaire, véritable machine de guerre imprenable. Il est surprenant de constater l’esprit frondeur de la ville dont les habitants indépendantistes, décidèrent en 1203, contre le rois de Navarre, de venir sous la protection de Castille qui leur accordait de nombreux droits et privilèges.

C’est en 1280 que le roi de France Philippe le Hardi a tenté en vain de prendre la cité, défendue par le roi de Castille Alfonse X le Sage marquant la fin de la conquête du roi de France qui s’était emparé de Pampelune et enlevé la Navarre à l'influence de la Castille en 1278.

Deux cent ans plus tard, en 1476, le roi de France Louis XI envahit le Guipuzcoa et assiège Fuenterrabia avec l’appui du roi portugais Alfonse V, de sa femme et de sa nièce, Juana la Beltraneja, candidate au trône de Castille.

L'absence de Charles-Quint excite des troubles en Espagne, où les princes qui restaient de la maison d'Aragon lui disputaient cette couronne. Henri d'Albret, roi légitime de Navarre, profite de ces troubles : André de Foix, dit de l'Esparre, frère de Lautrec de Lescun et de la comtesse de Châteaubriant, reprend en 1521 sous ses ordres, pour un cours moment, toute la Navarre annexée quelques années plus tôt par Fernand le Catholique. Fuenterrabia est attaquée comme une partie des opérations militaires.

Depuis Henri de Bourbon et d'Albret, Henri IV, prétendant français au royaume de Navarre, fut couronné roi de France, lui et ses descendants ont commencé les guerres d'agression contre l'Espagne et la ville de Hondarribia en demandant par la force leur droit sur les territoires du Royaume de Navarre.

La France attaqua l'Espagne jusqu'à ce que Louis XIV et Philippe IV signent le Traité de 1658 sur les Pyrénées, et la France renonce à ses prétentions sur Fuenterrabia. En garantie de l'accord de paix, Marie-Thérèse d'Autriche, fille de Felipe IV épousa Louis XIV le 9 juin 1660 en l'église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Luz puis dans l'église de Fuenterrabia.

Mais c’est en 1638, dans le cadre de la guerre de Trente Ans que Fontarabie subit son siège le plus célèbre. Le prince de Condé, à la tête d’une armée de douze mille hommes, en est chassé par les habitants de la ville, quelques 7 000 défenseurs! La fin de ce siège est fêtée chaque année par ses habitants avec l'Alarde. Malgré cela, la ville est à nouveau assiégée et prise l’année suivante, l’ingénieur Pierre d'Argencourt participant au siège côté français.

En 1719, la ville est prise le 17 juin par le maréchal de Berwick.

En 1794, elle est encerclée pendant la guerre de la Convention.

En 1836, la ville est attaquée pendant les guerres carlistes par un corps expéditionnaire britannique.

En 1980, Fuenterrabia est débaptisée et appelée Hondarribia, sur décision de la ville elle même.


http://es.wikipedia.org/wiki/Recaredo



Château fondé par le roi navarrais Sancho Abarca au Xème siècle et remanié au XVIème siècle par l'empereur Charles-Quint, son aspect défensif, avec la pierre immense et nue qui accentue son aspect "invulnérable". A l'intérieur se cache un patio splendide magistralement restauré. On peut admirer sur les point culminant du château de splendides vues sur la côte française, sur la mer et la Bidassoa, fleuve frontalier.

Le puissant calife Al-Mansour, a été une menace constante pour la région dans les temps ceux-ci, mais le roi Sancho Abarca et le château de Hondarribia ont été épargnés parce que le roi avait donné une de ses filles en mariage au calife.

Dans ce palais séjournèrent au cours des siècles des personnalités comme l’amiral Oquendo, le duc d’Alba, le marquis de Spínola ou bien Sofía Loren. Napoléon Ier de même dormit ici pendant un certain temps.


Quiero que sepas
una cosa.

Tú sabes cómo es esto:
si miro
la luna de cristal, la rama roja
del lento otoño en mi ventana,
si toco
junto al fuego
la impalpable ceniza
o el arrugado cuerpo de la leña,
todo me lleva a ti,
como si todo lo que existe,
aromas, luz, metales,
fueran pequeños barcos que navegan
hacia las islas tuyas que me aguardan.

Ahora bien,
si poco a poco dejas de quererme
dejaré de quererte poco a poco.

Si de pronto
me olvidas
no me busques,
que ya te habré olvidado.

Si consideras largo y loco
el viento de banderas
que pasa por mi vida
y te decides
a dejarme a la orilla
del corazón en que tengo raíces,
piensa
que en ese día,
a esa hora
levantaré los brazos
y saldrán mis raíces
a buscar otra tierra.

Pero
si cada día,
cada hora
sientes que a mí estás destinada
con dulzura implacable.
Si cada día sube
una flor a tus labios a buscarme,
ay amor mío, ay mía,
en mí todo ese fuego se repite,
en mí nada se apaga ni se olvida,
mi amor se nutre de tu amor, amada,
y mientras vivas estará en tus brazos
sin salir de los míos.

Lope de Vega 25 novembre 1562 - 27 août 1635

dimanche 20 septembre 2009



Jouyssance vous donneray,


Mon Amy, et si meneray


A bonne fin vostre esperance.


Vivante ne vous laisseray,


Encores, quand morte seray,


L'esprit en aura souvenance.




Si pour moy avez du soucy,


Pour vous n'en ay pas moins aussi,


Amour le vous doibt faire entendre.


Mais s'il vous grieve d'estre ainsi,


Appaisez vostre cueur transi:


Tout vient à point, qui peult attendre


Claude de sermisy



Puisqu'en amour a si grand passetemps,


Je veuille aimer, chanter, dancer et rire,


Pour réjouir mon coeur que deuil martire;


Voilà le point et la fin où je tends.



Se j'ai l'amour de celle ou je pretends,


Croyez qu'ennui et souci, qui est pire,


N'auront jamais puissance de me nuire,


Car je serai du nombre des contents.


Claude de Sermisy 1490-1562

Bien que je meure de te quitter,
Je veux te quitter à toute heure, à tout instant,
Pour le plaisir que je ressens,
Pour la vie que je retrouve,
Quand je reviens,
Ainsi mille fois par jour,
Je veux te quitter,
Car le retour est si doux.

Auteur inconnu

samedi 19 septembre 2009

Buste de Charles-Juste de Beauvau.
Maréchal de France
Ministre de Louis XVI
Membre de l'Académie Française


Je ne sais trouver paix ni ne sait faire guerre


Je crains tant que j'espère et je brûle de glace


Et je vole au plus haut des cieux, gisant à terre


Ne tenant nulle chose, le monde entier j'embrasse.

Qui me garde en prison sans fermer ni ouvrir ?


Ni ne me gardant sien, ni ne me laissant libre


L'amour ne me tue pas, ne me laisse pas vivre


Ne me veux pas vivant, sans me laisser mourir.

Je vois et n'ai point d'yeux et sans langue, je crie


Et je désire mourir et j'appelle au secours


Pour moi je n'ai que haine et pour autrui qu'amour

Je goûte ma douleur et en larmes, je ris


Et j'aime également et la mort et la vie


Et si je suis ainsi, Dame, c'est par votre amour.


Pétrarque

365 fenêtres, 52 cheminées, 12 tours et 4 ponts.